Il ne vente pas.
Il ne pleut pas.
À l’ombre, non; mais, en plein soleil ça fond.
Il tape des mots.
Il fixe l’écran alors que ses doigts enfoncent les touches.
Il se demande dans quel racoin de son âme ils peuvent bien l’emmener.
Mais il continue de faire son grand possible pour ne pas se réveiller.
Les doigts enfoncent les touches.
Il y a des jours comme cela :
Rien à dire, rien à écrire si ce n’est écrire qu’on n’a rien à dire.
Qu’importe, il s'entête à enfoncer les touches; en plein soleil ça fond.
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La cour, blanche de neige, éclate en reflets de la boule de jour.
L’humidité d’hier s’en est allée,
On n’a pas pleuré,
Par un vent sec du nord emportée elle a été.
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Fait beau.
Juste en bas de zéro.
En plein soleil ça fond.
À l’ombre, non.
On est descendu jusqu’au rang Ville-Marie.
D’un côté les bancs de neige, de l’autre les voitures remontent la rue.
On marche entre les deux, sur le bord de la rue.
Ché pas trop comment on s'y prend :
L’espace n’est pas large;
La rue Principale, c’est tout de même une route,
Mais on arrive à se parler tout en marchant,
Un oeil su'é chars, l’autre su'a ligne blanche; en plein soleil ça fond.
Après, une fois rendu à l’entrée du rang, on est remonté.
On s’est arrêté au casse-croûte Chez Linda.
Ce n’est pas encore ouvert. Par contre, elle, Linda,
Parce qu’elle existe, se prépare pour l’ouverture fixée au 13 avril.
On ne s’est pas attardé. Linda est dans les gros travaux.
On a poursuivi notre marche entre le banc de neige et les voitures.
Fait vraiment beau. Pratiquement pas de vent. De retour à la maison.
Le ciel est bleu, les nuages, absents; en plein soleil ça fond.
nadagami