Très.
Ici, un junco ardoisé,
Là, un pic mineur.
La neige,
Tombée lors de la dernière bordée,
Fond
Presque aussi vite que lorsque, avant-hier, elle s’accumulait au sol.
Surgissent au-dessus d’un bouquet d’érables à sucre
Trois corneilles
À la poursuite
D’un oiseau de proie.
Assis en ce moment à la table de la cuisine,
On tape tout en nous imaginant être dehors,
Poussant une brouette chargée d'outils de jardinage
Alors qu'on va ici et là dans la cour arrière.
Il nous arrive aussi, comme à n’importe qui, de,
Parfois,
Ne pas avoir envie de supporter
Le poids de la vie.
En ces occasions, on cherche plutôt à fuir,
À oublier un quotidien trop prévisible,
À nous tenir loin du clavier,
À inventer des prétextes pour être dehors.
L’idée d’avoir les deux pieds sur terre à ce moment-là nous rebute.
Par contre,
On n’a plus envie à notre âge
De trop décoller ou de trop décrocher.
Cet état de fine langueur,
Aujourd’hui, on le sait passager car, selon nous,
Il relève à la fois d’un trop plein de quiétude
Et d’un quotidien trop prévisible
Bien qu’en même temps,
On ne s’imagine pas être ailleurs ni faire autre chose.
Mais bon, dehors, présentement,
Il fait vraiment très beau.
Nadagami