Soudain, à environ 35 mètres devant mon véhicule, tout en bas d'une pente que je m'apprête à descendre, un renard qui sort de la forêt. Dans sa gueule, son petit-déjeuner : un lièvre. C'est la première fois de ma vie que je suis témoin d'une telle scène. Et de me dire : « En forêt, c'est cela la vie. »
Oui, je sais, pauvre lièvre mais, je suis à l'orée de la forêt. Ici, c'est un ailleurs sauvage. De plus et je ne suis pas un expert en la matière, pourquoi ne serait-ce pas une maman renarde qui a des petits à nourrir? Puis, tout bonnement, je me dis : « C'est la vie, cette autre vie à l'état sauvage que la ville nous apprend à oublier. » Et le renard de disparaître en s'enfonçant dans la forêt.
Mais bon, trêve de distractions, je dois poursuivre ma route. Je roule, roule et roule jusqu'à ce que j'aperçoive au milieu de la chaussée un couple de canards colvert. Ah! qu'ils sont beaux!
Alors que mon véhicule passe tout près d'eux, les voilà qui s'éloignent ailes déployées mais d'un pas très peu empressé pour s'enfoncer dans les hautes herbes qui bordent le chemin. Mais une fois dépassés, dans le rétroviseur, je les vois, la démarche balourde, revenir au milieu de la route comme si cette dernière appartenait à ce couple de canards.
Je poursuis ma route. Maintenant de retour au village, à ma gauche, quelque chose bouge. Je tourne la tête pour mieux voir. Sur le trottoir de la rue Principale, une poule qui picore ici et là, indifférente à tout ce qui se passe autour d'elle.
C'est elle, animale, domestique et sauvage, cette autre vie à la campagne que l'on côtoie à tout bout de champ.
Oui, à la campagne, il y a cette autre vie que la proximité de la forêt et des grands champs nous fait redécouvrir en direct parce que cette autre vie fait partie intégrante du décor mais, décor que la grande ville a perdu.
Daniel Verret