Dehors

​Temps gris sous un ciel ennuagé.
Froidure assouplie.
Une corneille se pose sur l’une des branches
Les plus élevées du faux-tremble au fond de la cour arrière.
 
Fait moins frette.
On ne s’en plaindra pas
Tabarouette!
Mais il est vrai
 
Qu’après des journées de moins vingt,
Quand le mercure lorgne les moins dix degrés
On est bien dehors.
En plus, pas de bibitte.
 
Oui, moins dix
C’est frette.
Mais, il faut reconnaître qu’il n’y a aucun plaisir
À avoir autour de la tête,
 
Comme il survient en début d’été,
Un essaim de petites maudites
Mouches noires
Assoiffées de sang.
 
Et là, présentement,
Oui il fait frette!
Par contre, tout autour,
Sans qu’on n’ait à devoir éloigner
 
Du revers de la main
Les petites mouches noires qui font maudire,
S’étalent
La blancheur, le froid, la terre gelée,
 
L’hiver qui nous aspire,
Qui nous emporte
Dans son monde
Aux longues nuits,
 
Aux matins tardifs,
Aux levers de soleil
Au-dessus des montagnes
Et que le sud cherche à attirer jusqu’à lui.
 
Dehors :
La neige,
La blancheur au sol,
La noirceur au ciel.
 
Dehors :
Bien chaussé pour faire le tour de la cour dans la neige,
Pour avoir froid,
Pour s’habituer au froid en le laissant nous conquérir.
 
 
nadagami