Affole les flocons la brise,
Se poursuit de blancheurs éclatées l’empoussièrement du sol,
Tourbillonnent arrachées des toits de fines nuées de limaille de glace.
Par les fenêtres se révèle à nous l’implacable présence
De l’hiver :
Le blanc domine;
Le froid culmine.
En ce moment
Et avant de nous retrouver les deux pieds dans la neige,
Entre une touche enfoncée et une autre à l’être,
On s’habille rien’qu’sur une patte!
Dehors souffle un vent inégal auquel se mêlent des rafales.
Les flocons qui s’échouent sur le sol depuis ce matin
S’amalgament en formant de longues lames.
La neige ainsi accumulée est plus dense, plus compacte.
Alors qu’on était à l’extérieur,
La neige tombée recouvrant la montée des autos on a pelletée,
Soufflée
Et, avant de rentrer, compactée celle renchaussant davantage la maison.
On était bien dehors,
Malgré le vent,
Malgré le froid,
Malgré cette manie qu’on a de vouloir terminer avant de commencer.
Là, en ce moment, là-bas, au bout du terrain,
Se déploie une noirceur nouvelle et à laquelle on peine à s’habituer.
Les sentinelles, qui éclairent depuis peu le garage municipal,
Ont effacé la ligne de démarcation qui jusqu’à tout récemment séparait,
Une fois le soir venu,
Les ombres fortes qui coiffaient le sol de la voûte piquée d’étoiles.
En raison de ce nouvel éclairage, dehors, plongé dans la noirceur,
On y voit moins clair.
Quant à nos doigts,
Ils souhaitent
Qu’enfin notre raison cesse d’imposer sa désespérante rationalité,
Au même titre qu’une lanterne qui aveugle par son scintillement.
Nadagami