C’est plus difficile.
Avant,
C’étaient les autres.
Avant,
C’était tout ce qu’il y avait autour.
Aujourd’hui,
C’est nous.
En pleine nuit,
Dans le noir,
Auréolé d’un silence détestable,
On s’interroge.
Et ce matin, qu’a-t-on à dire?
En fait,
C’est plutôt :
On enfonce des touches et on le découvre.
Oui,
C’est de nous dont il est question.
Sauf que sans les mots tapés,
Il n’y aurait qu’absence.
En pleine nuit,
Réveillé et confronté au silence obligé,
On a ressenti tout à coup cette canadiennité,
Cette identité impossible à traduire.
En fait,
Il nous arrive quand même assez souvent de la ressentir,
Et davantage
Que la québécité imposée.
On est Canadien
Ou bedon
On ne l’est pas,
Comme on est francophone de naissance ou pas pantoute.
Identité spécifique que procure une langue en un territoire donné,
Et qui, bien que partagée, diffère pour toute autre langue.
Toujours est-il qu’on se sent incapable de la rejeter, ou de la nier,
Cette canadiennité des premiers Canadiens qui est en nous.
Nadagami