Le village en entier
Une cloche
D’opacité gris pâle.
Sur le sommet plat
D’un très long poteau
S’est posée et y croasse
Une corneille.
Le flanc de montagne
Qui s’étire d’est en ouest
Et visible par temps clair
Est complètement disparu.
En ligne droite tombent
Sans interruption
D’innombrables et minuscules
Flocons.
D’autres corneilles,
Fort nombreuses dans la cour ce matin,
Se tiennent sur des branches basses des cormiers
Ceinturant le fond de la cour arrière.
En raison de la tempête à venir,
On a dégagé au cours de l'avant-midi
La toiture du solarium
De la neige qui y était accumulée.
Sont
D’une immobilité parfaite
Les branches dénudées des feuillus
Et celles légèrement blanchies des conifères.
La blancheur au sol
Se renouvelle
Tout en avalant l’effet de profondeur
Que crée la détérioration du couvert voilà plusieurs jours neigé.
Ailleurs, la guerre;
Ici, l’hiver.
Tantôt, bientôt, une tempête.
On se sent parfois si impuissant.
Nadagami