Enfoncer des touches,
Découvrir les mots que seuls nos doigts entendaient,
Surprendre tout à coup le silence qui se cachait derrière le bruit.
Tous les jours on tape.
Tous les jours on se ment.
Tous les jours on se corrige tout en sachant qu’on se mentira à nouveau.
Tous les jours : on peut les rabouter pour n’en faire qu’un seul.
Une vie entière ne comptant qu’un seul jour...
Nos doigts enfoncent les touches.
Qui, en réalité, tape?
Nous?
On ne sait plus.
La fatigue,
L’endormitoire qui nous poigne,
Accablé de fatigue on est.
Et on se demande pourquoi
Ce sont toujours le travailleur la travailleuse,
Ou encore le payeur la payeuse de taxes et d’impôts
Qui doivent payer pour les exactions commises par le passé?
À quoi servent les gouvernements?
À imposer une structure organisationnelle
Qui rend viable
Une société.
Sauf qu’il y a les lobbies
Qui font du lobbying :
Le pouvoir des couloirs.
Et c’est pareil à tous les niveaux.
De la politique, ce qu’on en pense?
C’est un pouvoir antinomique qui génère de l’indifférence,
Mais face auquel l’indifférence n’a aucun pouvoir.
L’idée de faire du Québec un pays est bonne, peu importe sa réalisation.
En ce qui nous concerne,
À un monde meilleur on y a déjà cru.
Mais à force de manger de la misère,
On a fini par accepter la réalité douce-amère de la vie.
Nadagami