Par contre, sur le comptoir d’une cuisine imaginaire,
Empilées sans ordre,
Des feuilles supportant le poids de mots écrits.
C’est tout ce qui reste.
On ne peut plus se défiler.
Voilà longtemps,
Trop jeune sans doute était-on,
On a bien failli boire
Cette eau.
Sauf que, à cette occasion, on n’a pas compris :
Crayon en main,
Un bout de papier
Sur un coin de table,
Assis,
Le désir y était sauf que la sève des mots a refusé de couler.
Plutôt que d'attendre, on est passé à autre chose.
Aujourd’hui,
On ne peut plus se défiler,
S’objecter ou encore chercher un prétexte.
En nous,
Il y a cette dualité,
Ce iel ou cette ielle,
Qui a toujours été là
Et qui
N’en peut plus
De garder le silence.
Les mots en nous veulent s’échouer.
Issue d’un passé lointain
Qui nous caractérise,
Une voix, douce, nous aide à outrepasser
Les règles contraignantes définies par trop d’interdits acquis.
Nos doigts enfoncent les touches.
Notre coeur s’emballe.
Nous sommes mots.
Dehors, ont recommencé à tomber les flocons.
Nadagami