Quoiqu’on se sente bien dehors,
Il faut après un certain temps nous arrêter quelques instants.
En claquant des mains
Comme si on applaudissait avec frénésie,
On réussit ainsi à réchauffer nos doigts engourdis par le froid,
Et ce bien qu’on porte des gants.
Puis, on reprend le pelletage.
Éblouissement débordant de la dernière chute de neige.
Rues au réveil d’un blanc immaculé;
Par la suite brunies de sable;
Bornées qu’elles sont de bancs de neige toujours plus hauts.
Vent absent.
Là-bas,
À travers les ramées de la haie naturelle d’arbres et d’arbrisseaux
Qui borne la limite extrême de la cour arrière,
On distingue une vingtaine de merles d’Amérique qui occupent l'espace
Défini par les branches des cormiers encore chargées de fruits gelés.
Nous, de notre côté et pendant ce temps-là,
On a pris la décision d’aller drette par là,
Même si ignorant notre destination finale,
Évidemment aussi la distance à parcourir,
De même que l’heure de notre arrivée
Et conséquemment, aussi celle de notre retour à la maison.
Mais on y va,
Et sans hésitation.
Notre décision est irrévocable.
Ce qui nous oblige à agir de la sorte?
Soulignons
Que si parfois
On croit avoir en tout temps le choix,
On reconnaît que cette vue de l’esprit nous fait sentir à l’étroit.
Parce que c’est loin d’être facile de changer, de recommencer à zéro.
Conditionné on est.
C’est alors que s’enclenche le jeu cérébral d’obstination entre
Qui veut être et qui croit être.
Nadagami