Après deux jours d’effusion lumineuse
Atténuée par le couvert nuageux,
Réapparaît.
Les ombres se démarquent avec plus de netteté.
Les teintes de vert se multiplient.
De gros nuages ballonnés traversent le ciel
Poussés qu’ils sont par un vent du nordet.
Sous la fenêtre qui donne sur la cour arrière,
Entassés et empilés sur le comptoir de la cuisine,
Quelques bols, assiettes, verres, tasses et ustensiles
À laver.
Encore quelques mots
Avant de libérer le comptoir.
Encore quelques mots
Parce que j’aime écrire
Ou bien
Parce que je déteste faire la vaisselle?
Parce que les deux,
Sans doute.
Dehors,
Le vent est léger
Et n’occasionne
Que de légers balancements éparpillés
De quelques feuilles de l’érable
Le plus rapproché
Du côté arrière de la maison.
Du robinet coule l’eau chaude.
Tranquillement, les bulles de savon
Envahissent la surface de l’eau montante.
Je dépose dans le fond de l’évier
Une partie de la vaisselle à laver.
Je ferme l’eau
Et me rassois.
Le soleil
Continue de réapparaître aussi souvent
Et aussi longtemps
Qu’il disparaît
Dans un ciel toujours contaminé par la présence
De gros nuages gris blanc
Aux dimensions pharaoniques.
Dans les zones de morcellement
Du couvert nuageux,
Le bleu du ciel amoindrit la monotonie
De la grisaille
Qui flotte au-dessus du village
Depuis deux jours.
Je plonge mes mains dans l’eau savonneuse.
nadagami