Et ainsi va la vie.
Avoir comme langue maternelle et d’usage
Une langue dont on ne cesse de prédire l’extinction :
Chus comme tanné de lire ces prophètes de malheur
Qui se disent tous défenseurs
De la langue française,
Qui se nourrissent de ses déboires
Pour se donner une quelconque prestance,
Sauf qu’ils n’y parviennent qu’en prédisant
La mise au rancart de cette même langue.
Toutefois,
Comment
Peut-il être possible de convaincre des gens
À apprendre une langue
Dont on ne sait que prédire l’extinction?
Fait beau dehors.
Les jours passent.
Mon coeur a mal.
On reprend à zéro.
Il neige dans mon coeur,
Car il a besoin de froidure
Pour avancer,
Pour calmer les émotions trop fortes qui le malmènent.
Je continue,
Aveugle,
À avancer
Même si on s’acharne
À présenter comme étant faible ma langue,
Ma langue dont on s’est tellement servi
Pour un projet à jamais reporté et devenu aujourd’hui synonyme d’échec.
Fait beau.
- 000-000 -
On m’a appris à vivre selon des principes qui prédisposent
Au respect d’autrui, de l’autorité et du travail honnête.
Le hic est que ces valeurs ne sont surtout bonnes
Que pour les dirigés et très peu pour les dirigeants.
C’est en agissant de manière à contourner ces valeurs
Que trop de dirigeants parviennent à s’élever
Au-dessus de la masse
Et à la mener comme bon leur semble.
Je déprime
À relire ces propos de la mort annoncée de ma langue.
Peut-être est-ce un souhait inconscient.
Fait beau dehors et c’est tant mieux.
nadagami