Oui, je le reconnais : il m'arrive de développer une fixation pour certains mots et Buckland fait partie de ces mots pour lesquels je consacre un temps fou afin que ces mots fassent partie intégrante de ce tout qui est moi.
En somme, je dirais tout simplement que j'aime les mots.
- --- -
(...)
Toujours animé du désir d'obtenir une réponse à cette question, nous avons décidé pour satisfaire notre curiosité de nous documenter dans la mesure du possible sur le sujet. Pour ce faire, nous avons pris connaissance du contenu informatif présenté d'une part, sur des sites Internet relevant d'instances administratives officielles et d'autre part, sur des sites Internet de nature plus commerciale et vantant les attraits récréotouristiques de la région. À cette quête sur Internet s'est ajoutée celle d'informations puisées dans différents ouvrages et périodiques référencés pour que soit conforté le contenu didactique du présent document.
Cette étape consacrée à la quête d’informations nous a permis de découvrir qu’en Angleterre neufs (9) différentes localités portent le seul et même nom de Buckland. De plus, à ce répertoire de localités appelées simplement Buckland est rattaché un second répertoire relevant onze (11) localités à double appellation dont la première est Buckland et la seconde, différente pour chacune des onze (11) localités répertoriées. Au total donc, on dénombre aujourd’hui en Angleterre vingt (20) différentes localités ayant Buckland comme appellation unique ou composée. Par ailleurs, nous estimons opportun de souligner que les années de fondation de ces différentes localités remontent en des temps beaucoup plus anciens que l’année de proclamation (1806) du canton de Buckland. À titre d’exemple, les écrits d’anciens documents dévoilent l’existence, en l’an 1086, d’un lieu appelé Buckland et faisant partie aujourd’hui de la commune de Surrey, mais dont l’appellation apparaît sous la forme écrite d’alors, soit : « Bochelant ». En somme, nous devons à tout le moins reconnaître que Buckland se révèle être une appellation de localité qui jouit d’une grande diffusion en Angleterre et ce, depuis très longtemps.
Par la suite, nous nous sommes quelque peu attardé à l'hypothétique référence qui suggère que soit rapporté au géologue et paléontologue anglais William Buckland le choix arrêté de l’appellation du village. Cependant, la référence à cet illustre personnage est en même temps contestée en raison de l'âge effectif de William Buckland au moment de la proclamation du canton de Buckland. Le géologue paléontologue avait alors 22 ans. De plus, il importe de savoir que ce n’est qu’à compter de l’an 1824 que William Buckland est devenu particulièrement célèbre, et ce, en raison de ses travaux réalisés à titre de paléontologue, soit dix-huit (18) ans après la proclamation du canton.
Il en va de même de notre appréciation de la traduction du mot Buckland par « terre de/du chevreuil » (sic) en raison du cheptel fort important de « cerfs de Virginie » (et non pas de chevreuils) sur le territoire actuel de Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland. Nous reconnaissons toutefois que cette adaptation en langue française a trouvé écho auprès de quelques places d’affaires surtout en raison de la valeur auréolée et très emblématique associée au panache que porte le « buck » (terme anglais qui dans la région est privilégié à celui de « mâle » et qui aussi renchérit l’allusion associative forcée à l’animal appelé chevreuil). Mais en dépit de l’unanimité qui semble régner à ce sujet au sein de la communauté, nous croyons plutôt qu’une telle compréhension du choix du mot Buckland découle d’un consensus social affecté par l'observation contemporaine d'une présence animale comme si, nous semble-t-il, ladite observation reflétait une réalité immuable du passé. Par conséquent, les explications jouissant de l’appui populaire ne tiennent, selon nous, nullement compte du contexte ambiant qui prévalait sur le territoire alors que celui-ci héritait du nom de Buckland. Or selon nos recherches, il appert que la présence du cerf de Virginie ne s'est accrue et répandue au Québec, depuis la région la plus méridionale de la province, qu’à compter de la fin du XIXe siècle, soit près d'un siècle après la proclamation officielle du canton de Buckland. Ce qui revient à dire que, au début du XIXe siècle, le canton de Buckland n’aurait alors probablement compté à l’intérieur de ses limites qu’un nombre très restreint de chevreuils (sic) et peut-être même, osons-nous avancer, aucun membre de la famille dudit cervidé. Par conséquent, le choix du nom de Buckland s’explique sans doute par une autre raison que celle qui découlerait de la très hypothétique présence d’un nombre considérable de chevreuils/cerfs de Virginie sur le territoire qui, voilà un peu plus de deux cents ans, a hérité du nom de Buckland.
En somme et suite à nos premières tentatives d'explications, nous pourrions tout simplement demeurer dans l'expectative d'une nébuleuse interprétation en avançant que le choix de Buckland découle soit d'un rappel propre à un moment historique ou encore, soit d'un lien avec une localité ou un personnage pour tout simplement marquer l'appartenance du territoire cantonal bucklandais à l'Angleterre.
(...)
nadagami