Il fait beau.
Ce sera chaud.
À bientôt!
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À bientôt?
Oui.
Ah!
J’eurviens! Ç’ra pas long.
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Tôt il est.
Dehors,
Beau il fait.
Je ressors.
Une fois à l’extérieur,
Je me surprends à survoler
Les champs des alentours.
On y fauche encore.
Les cultivateurs sont inquiets :
Le foin risque d’être manquant au cours de l’hiver.
Pour cette raison, on laisse les animaux dans les champs
Pour qu’ils s’y nourrissent le plus longtemps possible à même le sol.
La terre a manqué cruellement d’eau au cours de l’été.
Pendant ce temps, là-bas, au loin,
Alors que je plane toujours entre ciel et terre,
Un ouragan d’une force inouïe fonce vers le continent.
Ici,
Le fleuve,
Que j’aperçois moi qui suis maintenant plus haut que les nuages,
S’acidifie.
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Tout doucement,
Je redescends.
Je n’ai que les mots
Pour apaiser
Mes craintes.
Je lis trop de nouvelles?
Quand même!
Je peine à reconnaître les saisons.
Oui, le ciel est beau.
Oui, les montagnes se parent de magnifiques couleurs.
Oui, la température est douce et bonne.
Oui, assis à ma table chanceux que je suis je tape.
Mais inquiet je suis aussi.
Il y a dans ce modèle poussé à l’extrême de la richesse individuelle
Quelque chose qui cloche
Comme dans celui qui amène l’individu
À se fondre dans la masse
À la faveur d’une société qui contraint l’individu
À se replier sur lui-même
En se privant des outils nécessaires à son individuation.
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Il est tôt.
Il fait beau.
Je n’ai que les mots.
Je suis inquiet.
nadagami