Du matin.
Au fond du creuset que dessinent les remparts montagneux,
Des champs frimassés sous un soleil levant.
Absence de nuage là-haut et plus bas,
D’éparpillement en apesanteur de nébulosité vaporeuse.
Route déserte.
Le soleil, juché au-dessus de la ligne de faîte, aveugle.
Des températures plus chaudes sont prévues pour la journée.
Mais là, en ce moment,
Un froid, qui fait ses dents,
Mordille la chair.
Les cheminées crachent une fumée qui monte en ligne droite.
Près des sommets de montagne,
Le froid a déjà fait des ravages.
Les arbres presque en entier effeuillés exhibent leurs branches nues.
Plus bas, le long des champs qui bordent la forêt,
Des feuilles des faux-trembles encore bien garnis
Se détachent d’elles-mêmes et, tournoyant autour d’un axe,
Chutent à vitesse constante jusqu’au sol constellé de limailles givrées
Le soleil maintient son passage en arc de cercle
Mais en réduisant davantage chaque jour la durée de son parcours.
Le frette, tantôt, sera là :
Les ombres gagnent en longueur.
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Heure du dîner
Ensoleillée
À racler
Feuilles tombées.
Ensuite,
Tout de suite,
Mais sans suite,
Ce fut la suite.
Feuilles raclées
Parce que tombées
Et ensoleillé
Dehors fut le dîner.
nadagami