Glacée,
Raboteuse,
Marquée d’ornières.
Mais avant de prendre la route,
Il a fallu pelleter.
Une fois de plus.
Au moins, il n’y en avait pas beaucoup.
Pelleter de la neige, c’est comme autre chose, on s’y fait.
Sauf qu’avec l’hiver qui dure le temps qu’il doit durer,
Et ici il dure quand même assez longtemps,
On ne sait jamais trop à quoi s’attendre
Lorsqu’il nous faut,
Par nécessité,
Sortir du village.
Parfois il arrive qu’on n’ait pas, mais pas du tout envie de pelleter.
Sauf que, puisqu’il le faut, on se ressaisit.
C’est l’hiver.
Et en hiver,
Il neige.
Pelle en mains donc,
On était quand même bien dehors,
À l’abri du vent.
Les bancs de neige ne cessent de monter.
La route,
En partie recouverte de neige,
Sablée là où il avait été décidé qu’elle devait l’être,
Glissante en maints lieux.
À quelques endroits,
Dans une courbe
Et même sur un boutte drette,
Les marques dans la neige durcie d’un véhicule qui a pris le clos.
Les yeux par en bas, il fixe quoi lui?
Bin voyons, c’est évident! Le monsieur au volant texte.
L’autre, le pressé pour être pressé, le pied dans le fond, il clenche.
Oh! La madame est au téléphone.
Toute la journée,
Un fin brouillard a flotté.
Sur le chemin du retour, il y en avait un autre dans le fossé.
Les chemins sont coulants.
nadagami