Par là.
Tiens, lui aussi va par là.
Pourquoi pas?
Le vent souffle,
Agite les feuilles et les branches.
Semblable à l’eau,
Il se déplace tout en demeurant sur place.
Coup de vent,
Le voilà passé.
Mais il arrive que le souffle du vent
S’essouffle.
Invisible,
Il passe,
Se surpasse,
Trépasse.
Un jour, avant une bonne tempête,
Le vent m’a parlé :
Ça va haler.
Ça va aller?
Non!
Haler.
C’est ce que je disais :
Aller.
Tu regardes trop de films,
Qu’il m’a répondu.
De que cé?
Qu’à mon tour je lui ai répondu mais sans que le vent ne réplique.
Toujours est-il que, le vent, on ne le voit pas.
On le devine.
Une force invisible.
Aujourd’hui, il est là sans l’être.
Rien ne bouge.
Rien.
Mais il est là,
Attendant.
---
Taper des mots?
Oui, mais lesquels?
Le premier du bord,
Le reste suivra.
Alors je tape sans regarder
Mais en gardant les yeux grands ouverts.
Je n’aurais pas mis de /s/ à grand (la correction intégrée).
Mais bon, on vérifizera t’à l’heure.
T’as l’heure?
Quatre heures quarante-deux.
Fait noir.
C’est encore la nuit.
Pas capable de dormir.
J’ai trop mangé hier.
Le vent souffle dans ma tête.
C’est lui qui m’a réveillé t’à l’heure.
Je ne peux arrêter.
Un jour,
Celui qui suit hier et qui précède demain,
Se lève dans la noirceur qui s’estompe.
Bin cé sûr
Sinon le jour ne se lèverait jamais.
Faque c’est ça.
On se lève, on se couche.
On s’endort et on se réveille.
Pourquoi une journée serait-elle différente
D’une vie entière?
Je nais, je meurs.
Je renais, je remeurs.
Je me lève, je me couche.
Je nais, je meurs
Une fois par jour, tous les jours.
---
Le vent souffle.
Parfois il me parle.
Sauf que je ne l’écoute pas tout le temps.
Parce que la yeule ne lui arrête pratiquement jamais.
Bin non! Si je ne l’écoute presque jamais
C’est parce que lorsque le vent me parle,
Il siffle.
C’est impoli.
Encore une fois : bin non!
C’est une blague platte.
Dans le village,
Tout le monde l’écoute.
Parce qu’ici tous les villageois savent que lorsque
Les montagnes grondent, mugissent à cause du vent
C’est qu’on va avoir droit à du méchant temps.
Et une fois la tempête passée,
Les gens parlent plus fort que d’accoutumée
En raison de l’énervement, de la panique
Que génère le passage d’un gros vent,
Même si on ne le voit pas,
Car on n’y peut rien quand il a pris la décision de passer par là
Et à la vitesse qu’il a décidé de passer.
Tout cela, même si on ne le voit pas.
Comme qu’i’ disent :
Ça va aller,
Aller par là.
Pis après avoir halé et être allé par là, le vent meurt.
Mais il finit toujours par renaître.
Renaître
Ou
Renêtre?
Le vent souffle.
---
J’ai vérifié :
Grand et grands
(Yeux grand ou grands ouverts),
Les deux formes sont acceptées.
nadagami