Se fraient un chemin entre les flocons entiers de la dernière poudreuse Échouée que la faible brise complice s'abstient de bardasser,
Quand, tout près de neuf heures, explose dans toutes les directions
La lumière réfléchie par la neige et qui ensuite se décompose en
Un éparpillement de luminosités éclatante, cristallisée, aveuglante,
Quand, à neuf heures, résonnera dans le clocher de l'église le carillon
Des cloches et que là seront réunies les trois conditions essentielles,
À cet instant précis, là-bas, du côté de l'est, drette sous le soleil,
Tu pourras voir le point de la blancheur de la blanche heure,
Et la route qui mène nos pas.
Dépêche! Dépêche! Il sera bientôt neuf heures.
Regarde là-bas! T'as-vu?
Sous le soleil qui s'élève, cherche des yeux,
À égale distance entre le soleil et le sommet des montagnes,
Alors que les nuages flottent au-dessus du soleil.
Tu ne vois rien?
Parce qu'il n'y a rien, que tu dis!
Par contre, tu reconnais que tout ce que tu vois autour de ce point,
Qui se situe entre le soleil et le sommet des montagnes, est magnifique,
Que tout est merveilleusement beau et même plus que d'habitude :
Le soleil, le ciel bleu, les nuages, les montagnes enneigées.
Mais tu soutiens ne pas avoir vu la blancheur de la blanche heure
Parce que selon toi elle n'existerait pas?
Et les cloches de se mettre à sonner.
Là-bas, sous le soleil, au-dessus des montagnes, à égale distance,
Rien ne change, tout est pareil. Tu as raison :
La blancheur de la blanche heure n'est que pour ceux qui y croient.
La blancheur de la blanche heure,
Ce ne sont que des mots qui résonnent pareil mais qui réclament l'écrit.
La blanche heure de la blancheur,
C'est un espace temporel alors que dehors explose la blancheur neigée.
Elle est un point, invisible, sur la ligne du temps
Auquel nous fait penser le blanc fibreux d'une poudreuse de février,
À neuf heures, sous le soleil, qui après s'évanouit
Comme le son d'une cloche se perd dans l'éloignement du retour attendu.
nadagami