Comme le soleil,
La lune, les étoiles
Qui dans le ciel, le jour la nuit, brillent.
Même pas le choix.
Depuis des années,
Je tape des mots.
Brillent-ils?
Même pas le choix.
Depuis des années, je tape des mots.
Dans le ciel brillent soleil lune et étoiles.
Si je ne tape pas, je cesse de briller.
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N'être qu'une poussière d'étoile
Une étincelle, toute petite,
Projetant sa lumière comme les autres,
Pareil aux autres.
Ne pas écrire.
Ne pas taper de mot.
Ce n'est pas le mot écrit qui importe.
C'est taper le mot.
Ce qui compte, c'est l'acte sans oublier :
La feuille,
Le clavier,
La lettre qui se glisse entre celles qui la précède et la suit.
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C'est l'histoire de la feuille,
Qui se poursuit.
La feuille de l'arbre,
La feuille sur laquelle tombent les mots.
Un jour, comme ça, tu réalises que tu as envie d'écrire des mots.
Mais en même temps, tu sais toute la misère accolée à cette manie.
Le problème toutefois, c'est l'humeur.
En l'absence de mots tapés, la vie devient insupportable.
C'est l'histoire de la feuille.
Longue. Qui s'étend depuis la première lettre écrite
Jusqu'à celles qui apparaissent en ce moment.
C'est l'histoire d'une feuille qui s'allonge sans fin.
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Parce que parfois, comme ce matin.
Le vide, l'absence, l'inutilité de l'activité exultent.
Le pourquoi des mots écrits surgit.
Pourquoi les mots autant que pourquoi les étoiles, la lune, le soleil?
C'est l'histoire d'une feuille.
Je tape des mots.
T'as vu au loin, dans le ciel noir,
Les étoiles qui brillent?
On peut les voir, les étoiles, sans les voir.
Elles brillent quand même.
Je ne suis qu'un étoile parmi tant d'autres.
C'est l'histoire d'une feuille tombée de l'arbre.
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Il y a tellement de feuilles dans l'arbre.
Il y a tellement d'étoiles.
Il y a tellement d'histoires.
Je tape des mots.
Daniel Verret