Comme il est haut, autant que nous soulève
Un désir de liberté
Qui, notre coeur pendant tant d’années, avait déserté.
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Rien,
Absolument rien.
Que le vide qui prend toute la place,
Et tellement qu’il devient en tous points ce qu’il remplace.
Ce matin, on se dit qu’on ne vaut rien.
À un point tel qu’on se prend, on le devine, pour un vaurien.
Sauf que et par ailleurs
En dépit de l’heure,
Tandis que le vent souffle
Et qu’en même temps celui-ci s’essouffle,
Partout le rien
Qu’on se permet d’appeler Adrien.
Tombent les feuilles
Des branches dénudées en deuil.
Non Adrien!
On ne va pas à Saint-Cyprien.
Il n’empêche
Qu’on se dépêche.
Passent les nuages,
Changent les paysages.
Enfoncent nos doigts les touches,
Suivront les retouches.
Tout à coup, encore le vide
Et de notre imagination surgit un visage livide
Auquel succède une fois de plus le rien,
Et en particulier cette sensation de n’être rattaché à rien.
Temps automnal,
Peu banal.
Feuillages qui décrochent
Alors qu’on file tout croche.
Plus chauds sont les vêtements qu’on enfile
Et se contracte le temps que dure la clarté qui défile.
Changement de saison
Qui, entre les quatre, suscite les comparaisons.
Nous, et ce n’est pas rien puisqu’on insiste,
En compagnie d’Adrien à tout cela on assiste.
Nadagami