Il faudra recouvrir les fèves.
Encerclé nous sommes
Par la campagne et la forêt.
Là-bas, au loin,
La ville.
Il fait froid.
Le ciel est gris.
Souffle un vent léger
Qui en les effleurant agite les feuilles alourdies par l’eau de pluie.
Il y a de cela plusieurs années,
Et ce pendant plusieurs années,
Nous ont encerclé
L’asphalte,
Les façades commerciales formant murailles,
Les autos,
Les trottoirs,
Le monoxyde de carbone,
La chaleur accablante l’été,
L’abominable froid humide l’hiver.
Les fèves sont maintenant à l’abri pour la nuit à venir
Qui s’annonce très froide.
Les marguerites seront en fleurs en fin de semaine.
Est sortie ce matin de son enveloppe la première fleur d’iris.
Les boutons de l’azalée éclatent.
Le rosier sera bientôt en fleurs.
En ville,
Au contraire de la campagne,
Que de murs,
Que d’asphalte,
Que de trottoirs
Et si peu de verdure à l’état sauvage.
Tout autour,
La forêt verte,
Les monts et les sommets arrondis,
Les champs,
Les oiseaux.
Ici aussi l’asphalte,
Ici aussi les autos et camions,
Ici aussi les façades des maisons,
Ainsi que les émanations providentielles
Suite à l’épandage des rejets naturels du circuit digestif animalier.
Mais en plus, il y a la voûte céleste
Reposant sur les sommets des montagnes,
Les lignes d’horizon naturelles des paysages nombreux,
L’eau de la rivière et des ruisseaux qui bruit,
Les levers de soleil qui illuminent les champs recouverts de rosée
Et encore des silences rompus que par le chant d’un seul oiseau.
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Tantôt,
Au cours de la nuit prochaine,
Il y aura risque de gel au sol.
Pour cette raison, nous avons pris soin d’abrier les fèves.
nadagami