Parce que je n'ai en ce moment que le vide des mots pour écrire.
J'ai beau tapé, tenté d'accoler des mots les uns à la suite des autres,
Il ne reste, après avoir tout effacé, que le blanc de la page.
Je relis les mots écrits et l'élan donné s'éloigne de ce que je suis.
Aujourd'hui, presque toute la journée le vent a soufflé.
Et moi, sur les mots depuis ce matin je souffle.
Comme les flocons emportés par le vent, les mots s'envolent.
Je suis vent
Qui souffle sur les mots
Et emportés qu'ils sont
Tels des flocons que rien ne peut retenir.
\/Y\/
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Être vent.
Invisible.
Absent parfois.
Capable d'une violence inouïe.
En mouvement :
Chassant les nuages;
Les ramenant chargés de pluie, de neige, de grêle, de grésil;
Soufflant sur les terres inondées pour les assécher.
Dominant,
Qui bloque les routes, isole les villages, brise les maisons.
Être vent.
N'être que du vent.
Y\/Y
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Encore aujourd'hui, dans le village, les gens en parlent,
Du vent de la semaine passée.
De ce fameux vent du sud qui déboule depuis le haut de la montagne
Et que les gens demeurant dans Ville-Marie entendent gronder.
Être vent.
N'être que du vent.
Ché pas mais, cé déjà pas mal de n'être que du vent.
D'autant plus que la semaine passée, quand il a venté, on l'a su.
Le lendemain, on l'a vu,
Même s'il ne ventait plus,
Ce dont peut être capable, invisible, le vent.
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Finalement, j'ai tapé sans souffler et les mots sont restés.
Daniel verret