Souvenirs enneigés

​Voilà la première,
Certes pas la dernière,
Embellie neigeuse
Qui rend la marmaille si joyeuse.
 
Vite dehors les petits sont allés
Et sur les pentes, on les voit dévaler
Assis sur les traîneaux en plastique
Alors que la neige tombe à l’oblique.
 
Mais avec les joies
Se révèle un côté rabat-joie.
D’elles, elles veulent qu’on s’éprenne
Et qu’ensuite on les étrenne :
 
Ces pelles
Qui nous appellent,
Moins cette première pelletée
Qui n’est plus à être pelletée.
 
Cependant et pour tout de suite,
Évitons de chercher à prendre la fuite
En y allant de chialages
Qui minent notre courage.
 
Sauf que quand même,
Il y a notre teint qui vire au blême
Quand on voit tout ce pelletage
Qui sans cesse tombe des nuages.
 
Mais en voyant cette neige, l’enfant en moi
A tout de suite ressenti l’émoi
Qui émanait une fois complétée
La construction d’un fort de neige projetée.
 
Aujourd'hui toutefois, fini les jeux, on pellette.
Au moins, ça nous rend un peu plus svelte.
Et soudain de nous revoir glissant dans des tunnels
De neige construits à coups de pelle.
 
Il est vrai qu’avec les années,
On a pris l’habitude de s’encabaner
Et perdu celle d’aller dehors
À construire l’hiver d’immenses forts.
 
Tiens donc! Les flocons qui de nouveau tombent
Alors que plus aucune montagne ne surplombe.
Tantôt il y aura du pelletage
Et peut-être quelques rêves du temps qu’on était sage.
 
 
Nadagami