Le couvert de neige sur lequel,
Sous l’étendue d’un ciel gris,
Glisse le vent venu de l’ouest.
Dehors,
Cet hiver,
Saison du repos et de l’attente
Qui revit,
Qui revient,
Qui a repris une fois de plus à zéro et sous zéro,
Toujours pareil,
Toujours différent.
Et une fois de plus les mots de se prendre pour des flocons,
De tomber,
D’être emportés eux aussi
Par un vent,
Semblable au vent
Qui charrie les flocons,
Invisible,
Qu’on devine.
Sont ainsi emportés les mots,
Depuis on ne sait d’où,
Et voués à un échouement
Sur une feuille blanche neige.
Entre ciel gris et terre blanche,
Un vent d’ouest fougueux :
C’est l’hiver
Qui revit.
Tombe en mots
L’invisibilité du senti.
Dehors,
Souffle le vent invisible
Que l’on devine
Alors qu’il se meut sur la neige,
Emportant avec lui
La neige qui en vient toujours à l’abandonner.
Je m’enfonce,
Quitte le temps présent,
En découvre un autre,
Parallèle à celui qu’on appelle présent.
Que sont donc les mots
Qui comme les flocons tombent?
Sur la blancheur de la feuille, de la neige,
L’un apparaît, l’autre disparaît.
nadagami