Le vrai ciel,
Celui qui est bleu
Et non pas le nuageux, le gris, le superposé.
Bleu, le ciel cet été,
Il l’a rarement été.
Rarement il l’a été cet été,
Bleu le ciel.
Être un été.
L’été en tant qu’être.
Et té qui toi?
L’été de cette année.
T’as une âme,
Été de cette année?
Me semble que oui surtout qu'il m'apparaît logique de croire
Que toute chose définie en possède une.
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Je suis été.
Et en cette fin de vacances, je me permets de dire que j’ai été,
Que j’ai été été cet été,
Que je suis l’été qui a été, qui reviendra tout en étant autre.
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Que m’apporte donc ma langue que seule ma langue peut m’apporter?
Le ciel est bleu.
Et ce matin, le soleil qui tire de la patte,
Les ombres tardant à dissoudre le gris de leur épanchement sur le sol.
Peut-être, mais ma langue,
Que m'apporte-t-elle?
Le doute.
C'est bien pour quelqu'un qui aime chialer pour chialer.
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La nuit gruge du temps.
Le jour perd son temps.
Mais combinés, la nuit et le jour
Se disputent la conquête des vingt-quatre heures d'une journée.
Le jour, la chaleur.
La nuit, le froid.
L’été s’en va, s’étiole, se sauve
Parce qu’il ne s’entend pas avec le froid,
Parce que la nuit, qu’on dirait marée montante,
Recouvre de plus en plus la plage temporelle journalière
Alors que la période d’ensoleillement se replie
Jusqu’à ce que le jour redevienne à son tour marée montante.
Une marée de lumière
Et de noirceur
Dont le cycle complet
S’étend sur une année entière.
nadagami