J'ai entendu le vent me dire :
« Je n'ai rien à te dire. »
Le vent, parfois, il m'énerve.
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Donc, le vent de me dire qu'il n'a rien à me dire,
Et moi de lui répondre que je ne répondrai pas à son commentaire.
Indifférent, le vent a continué de souffler.
Moi, pendant ce temps, je marchais.
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Après quelques centaines de pas,
Peut-être plus peut-être moins je n'ai pas compté,
Je me suis arrêté.
Pour écouter le vent?
Pantoute!
Pour me reposer, j'avais mal aux pieds.
Sauf que le vent avait décidé de se faire entendre de nouveau :
« Je n'ai rien à te dire. »
Le vent,
Parfois,
Il
M'énerve.
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Cette fois-ci par contre, je ne lui ai pas répondu,
Surtout que je ne comprenais pas pourquoi
Il prenait le temps de me dire qu'il n'avait rien à me dire.
Mais là le vent, qui peut-être avait lu dans mes pensées, de répliquer :
Hé! le narcissique, crois-tu que lorsque je souffle
Un seul arbre se contorsionne sous la pression qu'exerce mon passage?
Crois-tu que lorsque je parle tu es le seul à qui je m'adresse?
Puis, silence complet.
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En panique, je me suis levé.
Mal aux pieds ou pas, il m'a semblé que le moment du retour était venu.
Une fois à la maison, le vent soufflait encore
Tout en demeurant étrangement silencieux.
Mais alors que je posais la main sur la poignée de la porte extérieure,
Le vent en a profité pour me glisser à l'oreille, et à moi seul :
Tu te souviens sans doute que ton père un jour t'a enseigné
Qu'en observant le vent tu peux deviner le temps du lendemain.
Daniel verret