Paressent davantage
Et s’accrochent plus solidement au sol
Les ombres.
Longues,
Elles résistent,
Refusent de s’effacer,
Accentuent l’hétérogénéité entre champ et forêt.
Elles s’obstinent
Avec plus d’opiniâtreté
À s’étirer le plus loin possible
Du pied des arbres,
Des arbustes,
Des arbrisseaux,
Des haies de broussailles sauvages,
Des longues herbes nées dans les fossets,
De ce pied qui lui donne vie.
D’un autre côté toutefois,
Lui,
En haut,
Tire de la patte.
Encore aujourd’hui :
Non!
Je ne pourrai pas m’élever
Plus haut qu’hier.
Et même moins sans aucune doute.
L’été a été long.
Je suis moins fringant.
Le zénith,
Aujourd’hui?
Assurément plus bas qu’hier.
Juste à voir les ombres
S’étirer si loin
Et si longtemps le matin
Me fatigue.
Que j’ai hâte à l’hiver.
Et le soleil de poursuivre sa montée
Sans vraiment convaincre qui que ce soit de sa vigueur.
Il décline.
Comme toute chose, il a besoin de repos.
En même temps,
Les ombres de rire, de se répandre,
De plonger un peu plus longtemps
Les terres du nord dans la noirceur de la nuit qui s’étire.
Mais au moins
Il fait encore chaud.
Pour combien de temps encore?
Tantôt l’hiver.
nadagami