Ne pas pouvoir ne pas faire. « Ne pas » + « ne pas » = pouvoir faire. Un négatif plus un négatif donnent du positif mais, le positif est enseveli sous deux couches de négatif. On m'en avait fait la remarque : cette tendance à exprimer, à définir une idée par la démonstration de ce qu'elle, cette idée, n'est pas. Encore ce matin, dans un quotidien j'ai lu ceci : - « Je ne veux pas dire... [ce que je ne m'empêcherai pas de dire] ! » Pourquoi exprimer qu'on ne veut pas dire bien que tout indique que justement on veut énoncer ce qu'on prétend ne pas vouloir exprimer? -- -- On élimine, on se débarasse plus vite parce qu'on vieillit. Expliquer ce qui est au moyen de ce qui n'est pas, c'est interminable et inutile. - « Je vous dirais que je ne vous dirai pas que je ne peux pas ne pas faire et qui est de vous dire que je ne vous dirai pas. » J'ai pogné un coup de lune. -- -- -- -- De la neige en fin de semaine. On pelletera et le chocolat de mieux passer. Daniel Verret, 279 |
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Ce soir, ici comme ailleurs : la leine plune, la pleine lune.
Dans les champs : les corneilles au sol en bandes éparses, les chevreuils sortis des bois, la neige en fuite. Les routes, les chemins, les rangs, les rues : eurtchiens bin le volant! Une brique par la tête : Salmonella dublin. Daniel Verret La 200-70-neuf (279)
En partant de Beaumont Pour les hauts. En partant de Beaumont Pour en haut. Rendu à Saint-Charles. À la hauteur de la track, J'ai aperçu, au loin, La baleine. Relaxe, ne va pas trop vite. Comme en ville, y'a des radars. Relaxe, prends ton temps. T'as juste à regarder. En partant de Beaumont Pour les hauts, Pour ces beaux monts Qu'on voit tout en haut. À Saint-Gervais, un frisson : Tu lâches la plaine. T'es au pied des Appalaches. Faut monter la côte. À partir de là, ça change. Tout est en vallons. La forêt apparaît, s'étend, Se glisse entre les champs. En t'éloignant de Beaumont Pour les hauts, Où c'est vraiment beau En bas à partir d'en haut. Voilà Saint-Lazare. De tout pour l'érablière. Ils ont refait la côte. Ça monte toujours. Oui le chemin est raboteux; À gauche à droite des balises. Mais le fond est cahoteux. Ça fait que : slaque. De plus en plus de vallons. Jaune, orange, rouge à l'automne. Faut que tu vires à gauche : T'es rendu au croche. En partant de Beaumont, Tu lâches la plaine. Pour te rendre à Buckland, Là où vit la baleine. De la côte des Érables, Les vieux voient Saint-Nazaire. Les nouveaux, juste les arbres. Pis encore, chus poli. Saint-Damien soixante-dix : La terre du bac, pas du livre. Saint-Damien est ipélien, Et de Buckland sans y être. En oubliant Beaumont, Tu oublieras la plaine. En arrivant à Buckland, Tu découvriras la baleine. Voilà les croches du lac Vert. Envoye le vert, plonge! T'approches. Bientôt, tantôt la baleine. Tu es arrivé en haut. Slaque! C'est le royaume du ventre de boeuf. Prends tout ton temps Et regarde la baleine. Une fois rendu en haut, Une fois rendu à Buckland, J'ignorais que j'oublierais D'où cé que j'venais. Daniel Verret, 279 Dimanche après dîner : - On va-tu marcher à Saint-Magloire? - À Saint-Magloire? Eee... Oui. -- -- Saint-Magloire : en partant de Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland (route 216), direction Saint-Philémon et de là, en empruntant la 281 sud. Faisait beau dimanche après-midi. -- -- Cliquez sur les photos pour un meilleur aperçu. -- -- Tout d'abord, sur la première photo à gauche, deux mers : une de neige et une autre de ciel; et sur la seconde photo : entre les deux mers se glisse la terre. -- -- Des monts, la forêt et, sur la troisième photo, des éoliennes; une trâlée comme on disait dans l'temps des grosses familles. -- -- Ici, c'est la 281 qui serpente le flanc de montagne et route qui, direction nord depuis Saint-Magloire nous conduit à Saint-Philémon. C'est beau. Très beau. Très très beau même. Et en même temps, ma blonde a photographié un oiseau, une corneille pour être plus précis. Elle ne m'a pas cru quand je le lui ai dit. Là par contre, elle sera bien obligée de me croire. -- -- Anecdote : en arrivant à Saint-Magloire, nous avons aperçu, direction sud, une masse blanche au loin. Ma blonde prétendait que c'était une formation nuageuse. Moi de mon côté, je ne lui ai pas dit toutefois, j'étais convaincu que c'était le sommet du mont Everest. Mais comme je ne voulais pas revenir à pied, j'ai choisi de me taire. J'ai bien fait je crois. Toujours est-il que nous avons pris des photos et en revenant à la maison, nous avons fait quelques recherches. C'est alors que nous avons découvert que cette masse blanche était en fait le mont Katahdin, qui est situé dans l'état du Maine, aux États-Unis, à environ 130 kilomètres de distance de Saint-Magloire La dernière photo a subi quelques modifications afin de faire ressortir le mont Katahdin et les environs de celui-ci. -- -- Photos : Marthe Bernier. Textes : Daniel Verret. L'oiseau : une corneille. Surprenant rêve qui revient,
dont au réveil je me souviens et qui, pourquoi j'en sais rien, me montre la route d'où je viens pour ici où j'ai mon bien. La route 279. Rêver d'une route? -- -- La 279 est la route, en ce qui a trait à la distance la plus courte à parcourir depuis le fleuve, qu'on doit emprunter pour se rendre à Notre-Dame-Auxiliatrice-de-Buckland. La route 279... Rêver d'une route? J'avoue que ça m'apparaît incongru. Daniel Verret Beau. Frette mais beau. Pas un air de vent. Pur bleu céleste exacerbé par la blancheur de la neige que frappe de plus en plus dru la lumière du jour.
Près de moins vingt la nuit dernière mais déjà des vitres gelées se libèrent du givre qui les recouvre. Le vent a pris congé. Fait beau. Mes bottes m'attendent. Daniel Verret Samedi matin blanc, froid, ensoleillé, étincelant de lumière réfléchie, venteux. Les branches des arbres se font aller. Même si sous zéro, les toitures exposées au soleil dégouttent. Sauf que ça ne coulera pas aujourd'hui. Trop frette. Dans les érablières, ça ne coulera pas. Mais on s'est quand même rendu dans une érablière. Avant de s'y rendre, on a appelé les propriétaires. On peut prendre des photos? Oui, prenez-en autant que vous le voulez mais vous ne serez pas capable de prendre la goutte. Évidemment qu'on ne sera pas capable de prendre la goutte. Fait trop frette. Les érables ne coulent pas. Vous savez, la goutte, celle qui pend au bout du chalumeau et qui est sur le point de tomber dans la chaudière. Marthe Bernier et Daniel Verret Elle tombe. Blanche. Entraînée par une légère brise.
Blanche, elle tombe. Tantôt gouttelettes d'eau, là flocons, entraînée par une légère brise, elle tombe en suivant l'inclinaison d'une ligne imaginaire que l'air imagine. Elle tombe, tout en douceur, blanche. Et nombreuses sont les particules qui la composent : un flocon blanc, deux flocons blancs, trois flocons blancs... Faudrait quasiment être aussi nombreux que les flocons pour pouvoir les compter. Ils tombent blancs, séparés les uns des autres, tous partant d'en haut pour finir en bas. Blancs, ils tombent. Tantôt nuage, là revêtement, ils sont tombés, tombent et tomberont, blancs. Elle tombe. Ils tombent. Blanche. Blancs. Entraînée, entraînés par une légère brise alors qu'il est impossible d'en faire le décompte, alors qu'il est impossible pour eux d'être combien. Daniel Verret |
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Février 2024
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