De plus en plus haut,
Je plonge pour me rapprocher
De ce qui est plus près plus bas.
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La lumière venue de l’est
Dessine sur la pelouse de longues et minces bandes de lumière
Jaune
Qui absorbent en le diluant l’éclat vert de l’étendue gazonnée.
Dans les arbres qui longent le solage de l’ancien garage,
Des oiseaux chantent.
Nous nous en approchons mais les ritournelles cessent.
Immobiles, aux aguets : les chants d’eursourdre d’un autre feuillage.
Plus loin plus haut,
Encore une fois la montagne porte sa coiffe informe de brume matinale.
Juste en dessous, les cimes des arbres suivent le rythme inconsistant
D’un vent amorphe qui peine à seulement agiter les feuilles pendantes.
Dans la cour arrière, l’ombre des arbustes rétrécit.
Les longues bandes de lumière jaune s’élargissent.
Au-dessus de l’amoncellement nuageux informe,
Le ciel s’ébleuit.
S’ébleuit?
Oui.
Le verbe s’ébleuir n’existe pas.
Je sais.
Et alors que plus loin plus haut se réveille la montagne,
Devant, la rue en fait tout autant.
Oh là là! Passe un chargement routier de cette matière très odorante
Qui nourrit la terre et emplit à satiété les narines.
- = -
T’as vu comme c’est haut?
Oui.
C’est là que je dois me rendre.
Ah!
Tu viens?
Non.
Pourquoi?
Je dois aller encore plus loin plus haut.
Cé pas une raison pour refuser de m’accompagner.
Pourquoi?
Bin, moi aussi je veux par la suite aller encore plus loin plus haut.
Ah!
Tu viens?
Ché p’us.
Comment ça?
Je croyais, j’ai espéré qu’à un moment donné ça s’arrêterait.
Je crois pas.
Ouin! Cé ç’que je pense moi aussi.
P’is, viens-tu?
On’tu’l’choix?
- = -
nadagami