Qu’arrivent des îles
De l’imaginaire
Les mots des maux
Soulevant,
Sous le vent fort de l’angoisse,
Une crainte
Criarde
Confrontée au silence paralysant
Que suscitent des images projetées
Depuis un avenir à venir qui s'arrache
D’un passé inévitablement dépassé par sa propre expression.
Par contre,
Demain,
Toujours repoussé pour ainsi être,
On peut l’empoigner
À travers sa dépendance qui commande sa filiation continue au passé.
Sauf que de tout cela, on s’en tape :
En somme, du temps à venir, de celui passé et de celui présent,
De cette omniprésence temporelle insaisissable qui imprègne tout,
Bien qu’en dépit de cette contrainte
Puissent les mots s’échouer
Sur la feuille
Lignée,
Au cours d’un instant présent,
Sans cesse fluide,
À la fois borné et transporté
Par ce qui était et par ce qui sera,
Voilà que s’extirpe de ce point invisible le libre choix de vivre,
Toujours coincé entre hier et demain,
Entre avant et après,
Entre deux instants sans qu’on ne perçoive de mouvement
Tout en sachant que le marqueur temporel glisse sans arrêt
Sur la ligne qui va de la naissance à la mort :
Est-ce qu’un érable empêche ses bourgeons d’éclater
Pour que ne s’en extirpent les feuilles qui, en automne, s’en détachent?
Nadagami