(Sans l’être).
L’automne
Nous pousse dans le dos :
Les plantes, la pelouse, les feuilles mortes;
La pelouse, les plantes;
La pelouse;
Les feuilles mortes, les plantes, la pelouse.
Les ombres
Des feuillus
Hier fortes
Aujourd’hui s’évanouissent.
Obligé on est
(Et parce qu’on le veut bien : on pourrait tout laisser aller)
Parce qu’il n’y a pas que la cour,
Que l’automne,
Que les feuilles,
Que le chien de l’un de nos voisins qui jappe tout à coup,
Mais à tout bout de champ,
Et que les maîtres laissent japper
À un point tel qu’il nous arrive
De japper aussi fort en notre for intérieur
Que le chien d’à-côté
Qui, à un moment donné et tout comme nous, cesse de japper.
Et de nous replonger dans notre réalité
Alors qu’on pousse la tondeuse,
Alors qu’on taille les tiges et feuilles en partie brunies des vivaces,
Alors qu’on ramasse les feuilles mortes.
Pressé on est,
Parce qu’on le veut bien,
Parce qu’aussi l’automne, tout comme l’été, finira bien par finir,
Parce que notre cour arrière est à l’image de qui on est.
Les feuilles de l’érable qu’on aperçoit en regardant par la vitre
De la cuisine qui donne sur l’arrière de la cour
Est d’un jaune orangé légèrement bruni presque fluo.
Toute la journée il a neigé des feuilles.
Nadagami