À l’est,
Une fois de plus,
La lumière.
Parfois directe,
Parfois ombrée,
Mais tous les jours
Présente la lumière.
Au lever,
Très haut,
Un ciel bleu délavé
Entrelardé
De longs et fins nuages
Roses
Ombrés de gris
En route vers l’est.
Période de temps très vite écoulée.
Dissolution des nuages roses.
Apparition d’un épais et sombre couvert nuageux
Poussé par un vent venu de l’ouest.
Mais je désire aussi écrire
En évitant de penser que je veux écrire.
Tsé!
Juste écrire,
Juste taper des mots,
Juste voir prendre forme des lettres
Afin qu’elles m’emportent
Comme m’emporte le courant de la vie.
En somme,
Taper des mots
Avec l’espoir d’être surpris.
Le temps passe,
Mais ne passe jamais
L’idée du temps.
Je tape.
Sur la page blanche
Se fixent des lettres.
Je tape,
Enfonce les touches
Tout en étant convaincu
De n’avoir rien à dire.
En somme, je ne fais que taper.
Une lettre,
Une autre,
Et les lettres d’apparaître
Plus vite
Qu’il m’est possible
De les énumérer à voix haute.
Je continue.
Quoi dire,
Quoi faire,
Quoi penser?
On s’en tape!
Des mots,
Juste des mots
Alors que je cherche
À me perdre
Dans un monde
Nouveau, inconnu
Où me conduisent les lettres tapées.
Et soudain
De me revoir
Assis à cette table
Écrivant
Quelques mots,
Quelques phrases
Tout en n’ayant absolument rien
À dire.
Écrire donc
Pour dire
Qu’il n’y a rien de vraiment important
À dire.
Mais je dois dire
Que j’entends
Mes doigts
Dire.
Pour cette raison,
Je tape bien que n’ayant rien à taper
Et ainsi de renaître du silence
Le nom Taché du chemin devenu rue Principale.
nadagami