Encore!
Je suis mots
De mes maux.
Le temps passe. (En fait, si on veut. Mais bon, disons qu’il passe.)
L’arrangement des lettres formant les mots de ma langue
Me pousse hors
De l’au-delà de l’ode qu’on décode sous un halo de non-temporalité.
C’est le bruissement
De mon souffle
Passant par les interstices séparant les lettres
Qui m’éveille.
Pourquoi
Un intérêt soudain se transformant en obstination
Pour un mot,
Un seul?
On parle
En usant de mots
Et les mots parlent d’eux-mêmes
Tout en nous amusant, tout en nous divertissant.
Mais il faut les écouter,
Nourrir la naïveté,
Se pétrir d’illogisme,
D’être à tout le moins bidimensionnel.
Parce qu’on est deux,
Comme il y a le jour
Et comme, séparée de lui, il y a la nuit :
Deux pour ne former, impossiblement tout en l'étant, qu’un.
Il fait beau.
Les ombres des branches des feuillus sans feuilles
Bariolent de fins et très longs effilements gris
Le sol recouvert d’une herbe jaunie par le froid et la neige.
Chus qui?
Un tapeux de mots
Établi à l’intérieur d’un d’îlot francophone conquis par l’agriculture
Et divisé en son centre par un long fleuve.
Nadagami