Réfugions-nous dans le monde des lettres et des mots
D’où nous croyons venir,
Où réside notre devenir.
Demain,
La tempête.
Dehors,
Déjà la neige tombe.
Dur avant-midi :
Des visages austères,
Des demandes qui nous désespèrent,
Des opinions délétères.
Câline!
Nous aimons notre langue que nous savons fragile,
Mais nous n’avons pas qu’à dire qu’elle est menacée,
Ni non plus que bientôt plus personne ne voudra la parler.
Qu’ont donc vraiment comme intention
Ces supposés défenseurs de la langue française
Qui ne font que répéter que bientôt
Plus personne ne parlera cette langue qui est nôtre?
Quelle est donc aussi cette étrange logique selon laquelle
Une personne souhaitera apprendre à parler
Une langue
Dont la disparition est sans cesse mise de l’avant?
Dehors,
Tombe la neige.
Sur la feuille,
Tombent les lettres.
Nous aimons cette langue
À la fois masculine et féminine,
Proche des émotions,
Enracinée dans l’histoire de l’humanité.
S’accumule au sol la neige
Qui tombe tout en douceur.
Se succèdent les lignes
Que dessinent les lettres devenues mots.
Pourquoi cet attachement profond à cette langue qui est nôtre?
Parce qu’elle est ce que nous sommes :
Dualiste,
Favorable à la reconnaissance minimale de la binarité des genres.
Nadagami