Se déverse le vent.
Rien n’est à tout jamais acquis :
Rien, absolument rien...
Si ce n’est cette certitude de l’être, soit de n’être rien sans l’être.
On reprend donc là où, il y a plusieurs années, on s’est,
À maintes reprises,
Rivé le nez,
Tout en ne tâtant, les mains dans les poches, que le vide de celles-ci.
Par la suite,
C’est devenu une manie que cette obligation de s'assurer,
Juste avant de franchir le seuil menant à l’extérieur de la maison,
Qu’on a bien la clef de la porte arrière
Dans le fond de la poche droite avant de nos pantalons.
C’est comme cela.
Rien de plus; rien de moins.
S’entrechoquent les saisons
Tandis que s’étire la durée d’épanchement de la lumière du jour
Et que s’étiole la durée de l’obscurité jamais totale de la nuit.
Hier : chaleur printanière le jour; frette hivernal la nuit.
Quant à nous,
Ce qu’on a à dire?
Nous?
Qu’on ne comprend pas grand-chose à la vie,
Au quotidien sociétal,
Au pourquoi de tous ces pourquoi qui ne remplissent pas le frigo.
On est là,
Tenant stylo qui scribouille.
Feuille haute hier puisque accrochée à une branche
Qui aujourd’hui découvre,
Emportée qu’elle est par le vent,
Ce monde qui, tout en bas, se dévoilait à elle l’été dernier.
Branches dénudées;
Feuilles desséchées et éparpillées en fuite.
D’aucuns prétendent que l’argent ne pousse pas dans les arbres.
Pourtant, acériculteurs et bûcherons en font leur beurre.
Nadagami