On a donc, derrière nous, refermé la porte.
Les jours depuis
S’écoulent entre les rives d’une tristesse attendue.
Sauf qu’on finira bien par accepter la rupture.
L’hiver vacille.
Le printemps, sans empressement, à la fois mouilleux et neigeux,
S’impose.
Les journées,
Les nôtres,
S’égrènent
Au rythme du visionnement de souvenirs pour la plupart vite repoussés.
Jappe le chien des voisins d’en face.
Se disloquent
Des rêves, des aspirations, des désirs
Que déjà on sait, à un moment donné quelconque, remplacés par d’autres.
Il nous faudra juste recommencer,
Nous reprendre
Bien qu’on se soit juré, sans savoir pourquoi, de ne pas reprendre
Ce qu’on aura bientôt juste envie de recommencer.
Emporté
Par la crainte,
Dominé
Par le désenchantement qui a meurtri,
Les rêves
Se tarissent,
Les désirs sains
S’effritent, se disloquent, s’éparpillent.
Comment stopper l’élan temporel
Alors que la lame acérée de l’idéal impossible nous transperce l’âme?
En repoussant les peurs infondées.
La lumière du jour levant glisse sur la couche amincie de neige :
Volent et plongent au-dessus de celle-ci tant de merles d'Amérique.
Notre quotidien nous martyrise...
C'est juste qu’il nous faudrait davantage écrire.
Tiens donc! Voilà que l’eau d’érable se remet à couler.
Nadagami