Nos doigts attendent.
La cour arrière a perdu sa coiffe de blancheur neigée.
Les mots voudraient que, plus souvent, nos doigts se lâchent lousses.
Quant à nous,
Il faut reconnaître qu’on tend un peu trop à remettre à plus tard.
Parce que?
Si au moins on le savait...
En fait, plus on y pense,
C’est parce qu’il n’y a rien au bout,
Parce que l’effort n’est pas récompensé.
C’est bien beau le don de soi,
Sauf que l’intérêt qu’on porte aux mots ne procure aucun... rendement,
Que l’effort consenti est pour ainsi dire vain,
Que c’est beaucoup de temps consacré à une activité
Qui ne rapporte que de la satisfaction personnelle.
Écrire :
Pourquoi?
Et le temps qui ne fait que passer
Sans pour autant oublier de nous rentrer dedans.
Parfois, on est envahi par un besoin irrépressible d’oubli,
De rupture,
De stigmatisation d’une éducation
Qui s’est avérée n’être qu’un long chemin parsemé de tristesses.
En somme,
On écrit pour emmitoufler,
Comme de feuilles la ramée de tout arbre feuillu,
De mots la page blanche que parcourt notre main tenant stylo.
Notre mérite?
Aucun.
Passe le passe-temps
Sous un ciel bas et gris
Tandis qu’on ne fait qu’attendre la dernière ligne parce que,
Après,
On ira marcher.
Et autant de marcher que d’écrire : on n’a pas le choix.
Nadagami