D’aucuns entaillent les érables;
D’autres, les viscères
Du tronc d’une vie passée.
On se revoit marchant sous un soleil de plomb
Quelque part sur le plateau Mont-Royal,
Et confronté qu’on est, en cette période alors adulte naissant, à
L’incompréhensible et désorganisante raison qui fait qu’on est.
Coin Mont-Royal et Papineau,
Là où je meurs en direct,
Là où le fleuve me manque tant,
Là où il y a ce passant qui insiste pour qu’on soit copains.
Hesti de fatigant!
J’ai juste envie d’être seul parmi ces centaines de solitaires
Qui déambulent sur le trottoir alors que Mont-Royal Est vomit
Son interminable filée de chars qui roulent dans les deux sens.
Tournent les éoliennes :
Ailleurs, ce sont les barrages;
Ailleurs, les pylônes;
Ailleurs, les bicoques de restauration rapide crachant leurs effluves.
Les années passent.
Le vent, toujours, souffle.
Les nuages, quant à eux, glissent.
Et le soleil de perpétuer l'illusion qu'il est un satellite.
Voilà! Voilà!
Madame monsieur.
On vous sert quoi en attendant d'être servis?
De l’eau, que deux verres d’eau.
Souffle la brise matinale,
De plus en plus souvent depuis le sud,
De moins en moins de l’ouest
Où, déjà, se répandent les feux de forêt.
La ville, la grande,
Il nous a fallu la quitter.
Il y a quelque chose en nous qui refuse d’être urbain,
De regarder le ciel découpé par les lignes de pourtour des édifices.
Nadagami