Qui, d’une branche à une autre, va,
Qui, de cette autre branche de l’arbre, plonge,
Qui, d’une troisième, s’élance et remonte presque jusqu’à la cime.
Journée de réception de la marchandise :
Dans la maison résonne le grondement sourd
Du moteur d’une semi-remorque
Stationnée juste en face de l’épicerie.
En avant,
La rue;
Derrière,
La montagne recouverte d’arbres aux branches enneigées.
On a longtemps pelleté ce matin
Parce qu’au cours de la nuit il a encore beaucoup neigé.
Dehors,
On était bien.
En ce moment, face à l’écran, on cherche,
Hésite,
Brette et recommence après avoir tout effacé
Jusqu’à ce que finalement on tape les mots sans plan préconçu.
C’est comme si, depuis quelque temps, on ne savait plus,
Comme si les mots s’étaient tus,
Comme si nos doigts étaient devenus sourds,
Comme si la source s’était tarie.
En même temps toutefois,
On sait qu’une autre voix cherche à se faire entendre
Et que peut-être, en fait, on s’efforce d’ignorer.
Il y a une contradiction en nous.
Fuir.
Oublier.
Peut-être aussi...
On arrête?
Non!
Pas ce coup-ci, surtout qu’on ne peut plus remettre à plus tard.
On est né pour écrire
Et on écrira.
Nadagami