Et les pouces qui ne font qu’effleurer la barre d’espacement :
Tombent encore ce matin des flocons très éparpillés
Tandis que génère un ensoleillement diffus la grisaille nuageuse.
Tout en haut droit devant se dissout la ligne des sommets montagneux.
Tout en bas,
On se demande sans qu’on ne se le demande
Si un jour finira par finir l’hiver.
Glissent sur le sol les ombres et avec elles,
Les secondes ainsi que les minutes des heures.
Telles des samares, ces éléments temporels fractionnés
Se détachent des branches de l’arbre du temps.
Tantôt, on ira pelleter
Même si ce n’est pas nécessaire :
C’est juste un prétexte pour aller dehors,
Pour bouger.
À l’aide d’une gratte,
On poussera la neige au sol de chaque côté de la montée des autos
Et ensuite au moyen d’une pelle,
On la balancera sur les bancs de neige toujours plus hauts.
On ira sans doute aussi faire le tour de la cour
Et, peut-être en même temps, tailler un ou deux cerisiers.
Peut-être pas aussi.
Mais bon, on verra.
Toujours les deux mains sur le clavier,
On attend une fois de plus les mots.
Pendant ce temps, ailleurs, la guerre.
Aussi, ailleurs et chez nous, la pandémie qui contraint.
Il y a aussi l’hiver qui contraint,
Qui comme toute chose éphémère finit par partir,
Mais aussi
Par revenir.
Mais en dépit de l’hiver qui s’accroche
Et même si certains jours la saison froide nous pèse,
Encore aujourd’hui, dehors, alors qu’on pelletait,
On se sentait divinement bien.
Nadagami