Se départir du poids du quotidien;
Se décharger de la conscience d’être :
Mais on est ici, à manger du quotidien et conscient de s’en empiffrer.
Blancheur hivernale.
Vitres givrées.
Bleuité ombrée.
Sol enneigé.
Attendre les mots
Bien que l’impatience nous gagne
Et à laquelle se mêle un peu de désespoir.
Déversement d’une lourdeur déprimante.
Le bout des doigts en déplacement sur les touches, on : se calme;
Puis trop vite, s’emballe;
Ensuite et sans tarder, se décourage;
Enfin, se ressaisit.
Ciel d’un bleu qui n’est que bleu ciel,
Sous lequel jaillissent des éblouissements nés d’un sol blanchi,
Au-dessus duquel flotte le froid hivernal invisible de janvier
Et à cause duquel la neige devient craquante sous le pied.
L’idée de l’escapade persiste;
Celle d’éteindre le portable aussi;
La voix de la culpabilité de se faire entendre :
Et notre volonté de fuite d’être piégée.
Mais bon,
Il fait tout de même très beau à l’extérieur.
Prendre l’air pour s’aérer le cerveau :
On y pense sérieusement.
Neige avant-hier tombée, que le vent a par la suite trimballée
Et nous, dans la cour arrière, de nos pas marquée,
Que nos passages répétés ont compactée,
Mais que cherche à effacer celle par la brise aujourd’hui charriée.
La bleuité exempte de nuage recouvre le village.
On s’en va dehors.
Il y fait froid et pour cette raison,
La neige en surface hier folle aujourd’hui tend à s’encroûter.
Nadagami