Et tombe la neige.
Il nous faudra (mais quand?) reléguer aux oubliettes
Ce qui, à nos yeux et depuis nombre d’années, relève de l’impardonnable.
Sans arrêt, il pleut de la neige
Sous un ciel gris
Qui s’émiette
Et se disperse en un nombre infini de débris éclatés.
En nous, les nuages,
Contenant les lettres de nos mots,
Qui, grâce au travail de nos doigts sur les touches,
Se vident de leur contenu.
Écrire...
On aurait envie de fuir,
De ne ressentir que le plaisir de l’enfant qui découvre,
D’oublier ces tracasseries tirées d’instants révolus.
Doigts en appui sur les touches.
Les mots :
Ce sont au départ des émissions sonores maintes fois répétées,
Des imitations de bruits entendus et réentendus.
Meurt-on vraiment?
Finit toujours par s’arrêter le coeur du véhicule corporel.
Quant à la conscience du conducteur, de la conductrice?
Hum...
Tombe sans répit la neige à la fois
Constante, frivole, plongeante, charriée, aveuglante.
L’accompagne une douceur qui se répand sous la masse nuageuse informe.
Recouvre la terre qui dort la blancheur froide déjà au sol.
Finalement,
C’est notre petit monde, notre vision des choses de la vie
Qu’on expose
Afin de consolider les bases de notre essentiel individualisme.
Il neige.
Tombent les lettres sur la page blanche.
On se questionne peut-être trop.
Mais c’est nous.
Nadagami