Peut-être juste s’y engager tout en restant sur nos gardes...
Ou l’emprunter sans penser à quoi que ce soit...
Ou tout simplement se laisser guider par elle?
Cependant,
On convient que pour avancer, il faut enfoncer les touches.
Immobile donc est-on
Et nous voilà observant le va-et-vient
De l’inertie
Incrustée en tout lieu imaginé ou réel
Puisque rien ne bouge, ni ne progresse,
Sauf l’illusion d’un mouvement
Et sauf aussi
L’expression continuelle des mots
Qui viennent d’où on ne sait
Et qui nous conduisent en ce lieu impossible à localiser.
Aussi, et on croit nécessaire de le préciser, il nous arrive
Parfois de nous-même nous surprendre
Et à cet instant précis, de suspendre
L’élan qui fait qu’on dérive.
Mais bon,
Au moins existe un élan qui nous emporte,
Nous transporte,
Nous éoliporte...
Éoliporte?
Bin oui...
Pourquoi?
C’est impossible?
C’est parce que l’invisible vent s’est emparé de notre esprit,
De notre conscience
Et charrie esprit et conscience qui sont nôtres
Sur des centaines, sur des milliers de kilomètres
Sans le moindre mouvement de notre part.
Pendant ce temps au-dessus des toitures,
Drette-là où, le soir venu, le soleil tournait au rouge il y a six mois,
Flotte la lune pleine.
Nadagami