Nos doigts, en appui sur les touches, sont silencieux.
Les voilà qui tout à coup se réveillent.
On est dans la cour arrière
Alors qu’une voiture,
Grise,
Datant de quelques années,
Munie d’un aileron fixé sur le coffre arrière,
Se déplace sur la voie publique.
Ouin!
Une petite auto grise
Pétaradant comme si elle s’engageait sur une piste de Formule 1.
On suit des yeux l’auto qui s’éloigne.
Elle tourne le coin de la rue
Et devient alors invisible,
Sauf que nos oreilles parviennent à suivre son déplacement.
L'auto s’immobilise.
D'où on est, il nous est impossible de voir la scène.
Mais comme le bruit du moteur émane toujours du même point
Et que c’est sans doute un de ces vrais de vrais
Qui laissent tourner le moteur de leur auto
Lorsqu’elle est stationnée,
On en déduit donc que le conducteur en est descendu
Pour ensuite franchir la porte de l'épicerie.
Continue donc de ronronner le véhicule.
Après quelques minutes,
Succession de rugissements mécaniques du petit char gris.
Le chauffeur est donc remonté à bord de sa voiture.
Il embraye... Enfin!
Il appuie sur l’accélérateur,
Tourne le coin de la rue,
Appuie une fois de plus sur l’accélérateur.
Et le véhicule de gronder, et surtout gronder, jusqu’à la manufacture
Où le conducteur s’en retourne pour y travailler.
En tout cas, que de bruit, que de vrombissement, que de tapage
Pour une randonné de moins d’un demi-kilomètre.
Nadagami