Léger.
Depuis le sommet des montagnes,
Emportées par les déplacements d’air les lettres,
Invisibles comme le vent,
Sont éparpillées en tous sens pour être ensuite aspirées
Par les mains suspendues au-dessus d’un clavier pour qu’elles soient,
Les lettres, transformées, au moyen des touches, en mots.
Léger,
Le vent du sud-est,
Frais, presque froid,
Qui souffle en s’élançant du haut des montagnes,
Se laisse emporter par la pente,
Glisse vers le bas,
Dévale en roulant sur la cime et la pointe des arbres,
Pour se perdre plus bas dans les vallons qui mènent au fleuve.
Du sud-est,
Le vent,
Invisible, léger,
Souffle et échappe des lettres que les doigts récupèrent et
Rafistolent pour que le vent devienne fil de mots.
Je souffle.
Je me déplace.
Parfois, il m’arrive d’être violent.
Pourtant, personne ne me voit.
On ne fait que me deviner.
Je suis invisible.
Mais partout, je laisse ma marque.
Je suis du sud,
Et plus précisément ce matin,
Du sud-est.
Léger toutefois ce matin.
_-_-_
Côté nord, dans les bas,
Le gris s’éparpille.
Le bleu apparaît enfin.
Les nuages y sont davantage blancs.
Journée de peinture.
Une maison à peinturer.
On fera ce qu’on pourra cet été.
Un vent du sud-est souffle mais, si léger que les feuilles l’ignorent.
nadagami