On a déboulé depuis le village jusqu'au fleuve.
En char.
Pour aller jouer aux cartes.
Pour aussi aller magasiner.
Parce que, oui, à un moment donné, il faut aller en ville.
L'épicerie du village, un dépanneur pour les gens de la ville,
C'est juste une épicerie et en plus, de village.
Faque...
C'est ça.
On est descendu en ville
Parce qu'il y a la ville aussi.
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La ville, les autos, les commerces, les autos, les maisons,
Les autos, les restos, les autos, les pharmacies, les autos
Les épiceries, les autos, les concessionnaires automobiles,
Les autos, les stations-service, les autos, les rues.
La ville, c'est l'auto.
Partout.
C'est une nécessité.
La ville serait tellement différente sans l'auto.
Un peu comme elle l'était avant.
Avec un centre-ville.
Mais aujourd'hui, elle est éclatée.
Et d'apparence si éphémère.
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Tout change tellement vite.
Tout pousse tellement vite.
Tout est démoli tellement vite
Tout est rebâti tellement vite.
Mais toujours à l'intérieur des mêmes quadrilatères.
Avec des autos qui roulent sur les mêmes rues.
Revenir vivre en ville?
Y retourner pour la bouffe, les restos, oui.
Mais revenir vivre en ville?
La route Saint-Antonin, le rang Ville-Marie me manqueraient tellement.
Retourner en ville et tout recommencer à zéro, à mon âge?
On y repensera demain. Dehors, la tempête se lève.
Daniel verret