Et immobiles
Des érables,
Des faux-trembles
Et des bouleaux
Sont ce matin porteuses
Sur toute leur longueur
D’une épaisse couche de neige
Qui s’est petit à petit constituée
Alors que tombent
Depuis hier et sans interruption
Les flocons blancs.
En même temps
S’est fixée
À presque tout ailleurs
La blancheur neigeuse qui,
En raison de son omniprésence,
Tend à effacer
Les ombres contrastantes
Et à recréer
Une dimension exempte de profondeur
Où tout semble être sans attache,
En suspension,
Dématérialisé,
Décoloré et ce qui est coloré,
Terne.
Et voilà que j’entends,
Alors que je pellette,
Le chant d’une mésange
À tête noire.
Mais dans ce monde enneigé,
Sans contraste,
Alors qu’il neige encore à plein ciel
Et que tout ce qu’on distingue
N’est qu’un mélange
De formes difficiles à cerner
Relevant de la rencontre
Des différents tons de gris et de blanc,
Je dois me contenter de l’écoute
Du chant de la mésange,
Dématérialisée qu’elle est
En raison des couleurs de son plumage semblables
À celles de ce décor gris et blanc
Que génère la neige tombante.
nadagami