Je me levais
Et peu de temps après,
Je tapais sans trop me poser de questions.
Mais voilà que,
Depuis environ une quinzaine de jours,
Mes doigts semblent plutôt enclins
Au silence...
... ou peut-être
Veulent-ils
Tout simplement
Accorder la parole au silence.
Tout cela n’empêche pas pour autant que perdure le beau temps.
On entend les oiseaux, fort nombreux ce matin, pitpiter.
Longues sur le sol sont les ombres des feuillus.
Le bleu du ciel est blanchi de la chaleur qui perdure.
Le village se réveille.
Camions et autos passent devant la maison.
Nous aussi on se réveille.
Peut-être a-t-on empêché nos doigts de courir sur les touches.
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Écrire,
On le sait,
On doit.
Le hic, c’est le fric.
On a déjà abordé,
Par le passé,
Ce côté sombre de l’écriture,
Laquelle demeure exigeante sans pour autant être rémunératrice.
Sauf que,
Hein,
Si on ne tape pas, si on n’écrit pas,
Il y a qu’on rechigne sur tout.
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Un français identitaire,
Une langue française à laquelle se mêlent des mots d’avant,
Confronté, confrontée, à la langue des affaires,
Et langue maternelle, la mienne, si souvent critiquée.
Il n’empêche
Que c’est dans les hauts
Que j’ai pris conscience
Du haut degré de contamination de mon parler.
En quelques milieux urbains,
Je crains qu’il ne soit déjà trop tard,
On ne peut plus y faire marche arrière.
La grande Ville insulaire est trop anglicisée.
Québec, la capitale, aussi l’est.
C’est la campagne québécoise
Qui décidera éventuellement du sort
De la langue française
En ce territoire
Qui pourtant
Porte le nom francisé
D’un mot du terroir antérieur à l’arrivée des Européens
Et toponyme si explicatif
De ce qu’est
Le dualisme fondamental des genres
Que propose la langue française.
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Le silence
De tous les autres mots
Est ce que réclame
Tout mot devant être écrit.
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Mais les mots
Sont-ils,
Oui ou non,
Vivants?
Nadagami
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