Des cerisiers sauvages
Qui séparent notre terrain
De celui qui le borde à l’ouest,
D’une branche à l’autre
Va un oiseau
Au plumage sombre.
Effilé,
Fébrile,
Seul,
L’oiseau
Se déplace en silence.
Alors que je cherche à l'identifier,
Par sa façon de se déplacer
D’une branche à l’autre,
Par les poses
Qu’il adopte,
Par son profil qu'il me semble avoir déjà vu,
J’ai de plus en plus
La certitude
D’avoir observé cet oiseau
Par le passé.
Tout à coup,
Je le reconnais :
C’est le moqueur chat.
Il est enfin de retour.
Je suis content.
On se demandait
Justement en fin de semaine
S’il reviendrait.
Et voilà le moqueur chat
De retour dans la cour arrière.
Est-ce le même que celui
De l’été dernier?
On dirait bien.
Quand je me suis rendu compte
Que c’était effectivement
Un moqueur chat que j’observais,
C’est curieux
Mais j’ai eu l’impression
Que de son côté l’oiseau m’avait
Lui aussi reconnu.
Il y a eu un court moment
Pendant lequel
On s’est mutuellement observés.
Peut-être aussi que
J’ai juste envie de croire
Que c’est le même moqueur chat
Que l’an dernier
Et surtout que ce dernier m’a reconnu.
En tout cas,
De le revoir m’a réjoui.
nadagami