Le ciel,
Bleu,
Repose sur un restant de froideur que pousse le vent.
Dans la cour arrière, jauni, le gazon,
À peine délivré de l’épaisse couche de neige,
Déjà cherche, malgré le temps encore glacial des nuits,
À verdoyer.
Tout au fond, devant la haie de cerisiers sauvages et de cormiers,
La longue et imposante lame de neige qui s’y était formée
Disparaît tranquillement tout en inondant le sol nouvellement libéré
Mais saturé d’eau que le dégel génère en quantité remarquable.
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Que dire que faire
Si ce n’est dire ce que je fais
Pour faire ce que je dis
Qui est de dire ce que je fais?
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Ce soir, en compagnie des juncos ardoisés,
Tandis que la lumière du jour tout doucement décline,
Mains gantées, bottes aux pieds, calotte à l’envers, manteau doublé,
Affublé de protège-genoux, on taponne à gauche et à droite :
Des branches à ramasser, des piquets de clôture à redresser,
Des roches à déplacer, des trous à remblayer.
Sors les outils, pousse la barouette, rapporte les déchets,
Tout en regardant les ombres redevenues friandes d'étirement.
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Sauf que là, la journée avance.
Taper des mots, c’est bien beau
Mais il n’y a pas que les mots à taper.
Il y a tout le reste.
Tout le reste?
Oui! Oui! Le reste, tout le reste.
Ce qui veut dire?
Bin… La totalité du tout moins les mots.
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Sur le bord de la route,
Une gélinotte huppée peu empressée
Soudain s’apprête à foncer pour traverser mais qui, effrayée,
Rebrousse chemin et ainsi transforme son destin.
nadagami.